Petite catéchèse sur le Décalogue (1)

Publié le par Olivier Rolland

Première fiche : Le Décalogue

son importance – son contenu

rappel de quelques notions : liberté, vertu, péché, grâce, pardon

 

 

Exode 20, 2-17 :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage.

Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte.

Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son Nom pour le mal.

Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré.

Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.

Tu ne commettras pas de meurtre.

Tu ne commettras pas d’adultère.

Tu ne commettras pas de vol.

Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient ».

 

Décalogue signifie « Dix paroles » (Ex 34, 28). Ces paroles résument la Loi donnée par Dieu au peuple d’Israël dans le contexte de l’Alliance avec Moïse. Présentant les commandements de l’amour de Dieu (dans les trois premiers commandements) et de l’amour du prochain (dans les sept autres), elles tracent pour le peuple élu et pour toute personne le chemin d’une vie libérée de l’esclavage du péché.

 

Le Décalogue se comprend à la lumière de l’Alliance, dans laquelle Dieu se révèle, faisant connaître sa volonté. En observant les commandements, le peuple exprime son appartenance à Dieu et répond avec gratitude à son initiative d’amour.

 

Le Décalogue énonce les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers le prochain.

 

Il est possible d’observer le Décalogue parce que le Christ, sans lequel nous ne pouvons rien faire, nous rend capables de l’observer par le don de son Esprit et de sa grâce.

 

La liberté, c’est le pouvoir donné par Dieu à l’homme d’agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, de poser ainsi soi-même des actions délibérées. La liberté caractérise les actes proprement humains. Plus on fait le bien, et plus on devient libre. La liberté implique aussi la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Le choix du mal est un abus de notre liberté, qui conduit à l’esclavage du péché.

 

Un acte humain (c’est-à-dire délibéré) est moralement bon selon : 1) ce que l’on choisit de faire (l’objet du choix), qui est un bien véritable ou apparent, 2) l’intention que l’on y met, c’est-à-dire la fin qui motive l’acte, 3) les circonstances de l’acte, y compris les conséquences.

 

L’acte est moralement bon quand il y a en même temps la bonté de l’objet, de la fin et des circonstances.

L’objet du choix peut à lui seul vicier toute une action, même si l’intention est bonne. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’en résulte un bien.

Une fin mauvaise peut corrompre l’acte, même si son objet en soi est bon. À l’inverse, une fin bonne ne rend pas bonne une conduite qui est mauvaise en raison de son objet, car la fin ne justifie pas les moyens.

Les circonstances peuvent atténuer ou augmenter la responsabilité de l’auteur, mais elles ne peuvent modifier la qualité morale des actes eux-mêmes. Elles ne rendent jamais bonne une action mauvaise en soi.

Il y a des actes dont le choix est toujours mauvais en raison de leur objet (par exemple le blasphème, l’homicide, l’adultère). Leur choix comporte un désordre de la volonté, à savoir un mal moral qui ne peut être justifié par la considération des biens qui pourraient éventuellement en résulter.

 

La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. Il existe des vertus humaines et des vertus théologales.

 

Les vertus humaines sont des dispositions habituelles et stables de l’intelligence et de la volonté, qui règlent nos actes, ordonnent nos émotions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Acquises et renforcées par les actes moralement bons et répétés, elles sont purifiées et élevées par la grâce.

 

Les vertus théologales (foi, espérance et charité) sont celles qui ont Dieu lui-même pour origine, pour motif et pour objet immédiat. Répandues dans l’homme avec le baptême, elles rendent capables de vivre en relation avec la Trinité ; elles donnent un fondement à l’agir moral du chrétien. Elles sont le gage de la présence et de l’action de l’Esprit Saint dans les facultés humaines.

 

Le péché est « une parole, un acte ou un désir contraires à la Loi éternelle » (saint Augustin). Il est une offense à Dieu, par désobéissance à son amour. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Le Christ, dans sa Passion, éclaire pleinement la gravité du péché et il le vainc par sa miséricorde.

 

La variété des péchés est grande. On peut les distinguer selon leur objet, ou selon les vertus ou les commandements auxquels ils s’opposent. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent directement Dieu, le prochain ou nous-mêmes. En outre, on peut distinguer les péchés en pensée, en paroles, par action ou par omission.

 

On distingue, selon leur gravité, le péché mortel et le péché véniel.

 

On commet le péché mortel quand il y a à la fois matière grave (j’ai fait quelque chose qui est contraire aux commandements de Dieu), pleine conscience (je l’ai fait en sachant que c’était mal) et propos délibéré (je l’ai voulu). Le péché mortel détruit en nous la charité, nous prive de la grâce sanctifiante et conduit à la mort éternelle de l’enfer s’il n’y a pas de repentir.

Il est pardonné ordinairement par les sacrements du Baptême, et de la Pénitence ou Réconciliation (onfession).

 

Le péché véniel, est commis quand sa matière est légère (une légère infraction), ou même si elle est grave mais sans qu’il y ait pleine conscience ou total consentement. Il ne rompt pas l’alliance avec Dieu, mais il affaiblit la charité. Il traduit un désordre de la volonté. Il gêne les progrès de l’âme.

 

Le péché crée un entraînement au péché, et, par sa répétition, il engendre le vice. Étant contraires aux vertus, les vices sont des habitudes perverses qui obscurcissent la conscience et inclinent au mal : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la gourmandise, la paresse ou acédie.

 

La grâce est le don gratuit que Dieu nous donne afin de nous rendre participants de sa propre vie trinitaire et capables d’agir par amour pour lui. Elle est surnaturelle, parce qu’elle dépend entièrement de l’initiative gratuite de Dieu et qu’elle dépasse les capacités de l’intelligence et des forces humaines.

 

Dieu se fait connaître comme le Dieu fidèle ; toujours proche de son peuple pour le sauver …  « riche en miséricorde » (Ep 2, 4), toujours prêt à pardonner. Il est vérité et amour.

 

On doit confesser tous les péchés graves qui n’ont pas encore été confessés et dont on se souvient après un sérieux examen de conscience. La confession des péchés graves est l’unique moyen ordinaire pour obtenir le pardon.

 

Tout fidèle ayant atteint l’âge de raison est tenu à l’obligation de confesser ses péchés graves au moins une fois dans l’année et, de toute façon, avant de recevoir la Communion.

 

Bien que la confession des péchés véniels ne soit pas nécessaire au sens strict, elle est vivement recommandée par l’Église, parce qu’elle contribue à former la conscience droite et à lutter contre les inclinations mauvaises, pour se laisser guérir par le Christ et progresser dans la vie de l’Esprit.

 

 

Publié dans Catéchèse

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